Oser le "pouce"!

Chaque été, lors des traditionnels départs en vacances, on peut croiser bon nombre de gens, souvent plutôt jeunes, qui tendent le pouce afin de pouvoir partir, eux aussi, en vacances. Au premier abord, prendre un autostoppeur n’est pas forcément facile et surtout pour les longs trajets... Un inconnu, dans ma voiture !

Diantre, quel choc que de s’apercevoir que la plupart des autostoppeurs ont d’avantage peur que celui qui les accueille… Imaginez, ce n’est pas toujours celui qui tient le pouce qui choisira « sa voiture ». Et puis, l’habit ne faisant pas le moine, c’est d’autant plus dur de savoir si une personne souriante roule « normalement » ou tente de dépasser les camions par la droite entre le dit camion et un précipice…

D’un autre côté, l’automobiliste aura lui peur que celui qui l’accueille soit un serial killer (merci les séries télévisées qui nous ont mis ça dans le crâne) ou simplement qu’il nous vole quelque chose ou pire : qu’il dorme tout le voyage ! Non, parce que ce n’est pas sérieux, on prend un jeune pour lui rendre service, il dit juste merci, s’installe et s’endort pour quatre heures de trajets. Super la cohabitation ! On en apprend beaucoup sur l’autre avec de pareilles attitudes…

Plus sérieusement, c’est une occasion de connaître la surface des gens et ainsi de pouvoir partager des idées, des expériences et pourquoi pas, si l’ambiance est au beau fixe dans le véhicule, envisager une autre rencontre !

Être autostoppeur, c’est avant tout savoir user de ses charmes. Il faut pouvoir donner une impression de confiance dans les cinq premières secondes de discussion avec son interlocuteur sous peine de le voir nous refuser le voyage. Une des techniques consiste à utiliser les stations-services sur les aires d’autoroutes pour aborder les personnes véhiculées et ainsi leur demander s’ils n’auraient pas une petite place pour nous… Cela permet premièrement à l’autostoppeur de « choisir » son conducteur.

Une fois que l’on franchit le pas d’aller demander, on peut être très étonné. Bien des gens, afin de ne pas se retrouver face à une question et peut-être ne pas oser dire non, vont simplement nous dire que cela ne les intéresse pas à peine on avancera dans leur direction. D’autres, surprises par la question, nous laisserons monter plus par curiosité qu’autre chose.

Quoi qu’il en soit, que ce soit la première fois ou la trentième que l’on monte ou fait monter un/une inconnu/e dans une voiture, les débuts sont hésitants pour les deux parties. Après quelques minutes et plusieurs échanges, la conversation prend souvent un tournant sympathique et l’on se sent tous plus à l’aise.

L’autostop est une expérience de vie. Prendre un autostoppeur l’est aussi, mais à un autre niveau. Il faut savoir que lorsque l’on « lâche » notre voyageur d’un trajet dans la nature, si celui-ci a encore de la route à faire (et je parle ici de centaines de kilomètres) on peut se sentir un peu inquiet pour lui, ne sachant pas vraiment si l’aire d’autoroute sur laquelle on le dépose lui permettra d’avoir la chance de partager un autre voyage.

Et puis, la plupart des « pouceux » sont très sympathiques. Ils sont conscients de la fragilité de leur statut lorsqu’ils demandent un transport et c’est pourquoi ils vont s’efforcer de rester sympa, même si on leur raconte notre vie en détail… Et puis, sur l’autoroute, ce n’est pas si facile de descendre en marche !

Romain Wanner, rédacteur en chef de Tribunes Romandes

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